Briser l’emprise de Jézabel – 1

1. Intro

Aujourd’hui, j’aimerais m’adresser à vous qui avez eu des parents durablement excessifs, voire abusifs, et aussi à vous qui avez tendance à être des hyper-parents, car vous courez un grand risque, ou vous faites courir un risque à vos enfants, celui de reproduire les schémas de Jézabel… et cela, même une fois devenus chrétiens.

Alors dans un premier temps, je vais parler des parents excessifs, abusifs, puis je vous présenterai Jézabel. Nous découvrirons ses comportements et les raisons de ses fonctionnements.

Dans la seconde partie (autre article à venir) nous nous confronterons personnellement aux schémas comportementaux de Jézabel et nous terminerons en priant, en exprimant notre désir de ne pas – ou plus – les reproduire, mais de vivre d’authentiques libérations.

2. Des parents excessifs

Des parents excessifs risquent d’entraver le développement psychologique sain de leur enfant.

C’est pourquoi nous allons parler des blessures liées au père, puis à la mère.

A. Blessures liées au père

Les exigences régulièrement démesurées et inaccessibles que pose un papa à son enfant en lui faisant comprendre qu’il est si rarement à la hauteur de ses attentes, peuvent susciter un besoin de validation et une construction d’une fausse identité forte pour masquer la blessure.

Un amour conditionnel, un manque de reconnaissance paternelle peuvent engendrer des blessures chez l’enfant, blessures qui se manifesteront sans doute à l’âge adulte.

Les comportements d’un père extrêmement autoritaire, qui use de l’humiliation et de divers types de violence (verbale, émotionnelle ou/et physique), sont susceptibles d’engendrer dans son enfant, une colère enfouie et un rejet de toute autorité masculine ainsi qu’une volonté de domination inverse à l’âge adulte.

Notons aussi que l’absence – physique ou émotionnelle – ou la défaillance paternelle – passivité, non-protection – sont également susceptibles de provoquer un sentiment d’insécurité et un besoin de contrôle pour ne plus dépendre de quelqu’un.

B. Blessures liées à la mère

Une maman contrôlante ou envahissante à travers une recherche de fusion émotionnelle, de surprotection ou de manipulation affective, risque fort de susciter chez son enfant des difficultés à poser des limites et une confusion entre amour et contrôle. Puis, par la suite, la reproduction de mêmes schémas dans les relations.

Il est prévisible que les attitudes d’une mère froide, absente ou rejetante, qui n’offre pas de tendresse à son enfant ou qui est en indisponibilité émotionnelle, provoquent une peur de l’abandon, un besoin de garder autrui sous emprise et une hyper-indépendance apparente.

3. A propos

des blessures de l’enfance

En d’autres mots, tous les comportements parentaux allant de la critique constante à la surprotection, tout autant que l’absence ou la froideur émotionnelle, péjorent et nuisent au développement de l’autonomie et de l’estime de soi de l’enfant : ils provoquent du stress, de l’anxiété, et peuvent être la source de troubles de la personnalité à l’âge adulte.

Autrement dit, les blessures de l’enfance apparaissent comme le terreau principal de dysfonctionnements à l’âge adulte. Or, certains dysfonctionnements adultes sont justement ceux d’une personne qui nous est décrite dans l’Ancien Testament : Jézabel.

Jézabel est une figure féminine, mais l’influence qu’elle incarne peut se manifester chez n’importe qui. Il ne s’agit ni d’un tempérament fort, ni d’un leadership affirmé. Il s’agit d’une manière de dominer sans aimer, de diriger sans servir, de chercher son propre intérêt en agissant en sous-marin.

En conséquence, il est essentiel de relever que ce dont il est question ici n’a rien à voir avec le fait d’être une femme ou un homme. Ce n’est donc pas une question de genre.  Un homme tout autant qu’une femme peut devenir une Jézabel.

4. Alors, qui est Jézabel?

Outre le nom d’un papillon, Jézabel est l’une des figures historiques par lesquelles Dieu nous parle de l’humanité. Elle est évoquée dans le livre des Rois (1 Rois 16:30 – 1 Rois 21).

C’est une reine phénicienne qui devient l’épouse du roi Achab (1 Rois 16:29-34). Elle a compris que le vrai pouvoir ne se trouve pas sur le trône.

Elle introduit dans le royaume de Samarie le culte du dieu Baal et d’Astarté. Elle persécute les Juifs (1 Rois 18:4-19) et s’efforce de faire mettre à mort le prophète Elie qui s’oppose à elle (1 Rois 19:1-19). Elle pousse son époux Achab à la tyrannie. Elle accuse Naboth à tort et le fait mettre à mort pour s’emparer de sa petite vigne (1 Rois 21:1-16). Après la mort d’Achab, Jézabel continue de régner avec ses fils. Dès lors,

5. Jézabel,

une femme de pouvoir

Jézabel n’est pas sur le trône. Elle gouverne autrement: par la ruse, par la pression, par l’intimidation, par la peur, par la manipulation.

Elle ne se contente pas d’avoir une opinion; elle impose une direction.
Elle ne débat pas avec les prophètes de Dieu; elle se dit prophétesse et les fait taire.

Elle mélange le sacré et le politique, la « foi » et l’intérêt personnel. Elle introduit des cultes étrangers, non par conviction spirituelle, mais parce qu’ils servent son projet. Quand quelque chose lui résiste, elle ne recule pas : elle contourne ; elle écrase.

6. L’esprit de Jézabel:

une influence plus qu’un nom

L’expression « l’esprit de Jézabel » n’apparaît pas textuellement dans la Bible. Ce que l’on appelle « l’esprit de Jézabel », c’est une influence qui agit dans l’ombre, rarement de face.

Il ne cherche pas toujours à être reconnu, mais à déstabiliser et à contrôler.
Il préfère tirer les ficelles plutôt que parler ouvertement.
Il avance masqué, utilisant tour à tour de belles paroles, la séduction ou encore la peur.

Ainsi donc,

Jézabel constitue un symbole

et l’esprit de Jézabel

est une expression qui désigne

une manière d’être

une influence subtile

une logique intérieure

6. Les fruits de Jézabel

Jézabel peine à accepter les dons d’autrui ou l’autorité. Elle porte le fruit de l’envie.

Dans l’église, Jézabel te laisse faire un certain nombre de choses, mais elle a l’esprit malsain de la compétition. Du coup, elle identifie tes capacités et essaie de t’amoindrir pour t’exclure finalement d’un groupe de service… peut-être même celui que tu avais engendré suite à l’impulsion divine…

Cette influence destructrice sait se déguiser. Elle peut prendre l’apparence de la tolérance, de la liberté, de la spiritualité même. Elle brouille les frontières entre le vrai et le faux, entre ce qui élève et ce qui détruit.

7. Une séduction spirituelle

Dans le dernier livre de la Bible, soit en Apocalypse 2:19-20, il est encore parlé de Jézabel, non plus comme d’une reine historique, mais comme d’une figure symbolique. C’est que l’Église à Thyatire tolère une influence qui se présente comme spirituelle, mais qui conduit à l’égarement.

C’est là un point essentiel: l’esprit de Jézabel ne rejette pas toujours Dieu ouvertement. Il utilise le langage religieux, mais le détourne. Il sème le doute, puis justifie ce qui devrait être interrogé. Il appelle bien ce qui est confortable, et mal ce qui dérange. Il tolère ce que Dieu condamne.

Jézabel expose ce qu’elle accomplit pour prouver qu’elle a fait toutes choses extraordinaires… dans le seul but de séduire! En réalité, elle porte l’orgueil comme un shérif son étoile… mais son entourage l’aperçoit-il?

8. Une hostilité envers la vérité

Partout où cette influence est à l’œuvre, une chose apparaît: la vérité devient menaçante.

Les voix prophétiques – celles qui rappellent la justice, la droiture, l’humilité – sont ridiculisées, discréditées ou réduites au silence. On ne combat pas leurs paroles; on attaque leur personne. On ne diffuse pas la lumière; on l’éteint. On use même de la flatterie pour endormir. On peut se montrer sympathique… puis affaiblir et planter un couteau dans le dos!

9. Diviser pour régner,

et affaiblir

Sachant qu’il est plus facile de gouverner ou de manipuler des groupes divisés qui se querellent entre eux que de faire face à un contre-pouvoir uni, Jézabel fait sienne l’expression popularisée plus tard par Machiavel « divide et impera »: « divise et règne.

En effet, on contourne le leadership de l’église, on vise à créer des dissensions, des fractions, des scissions pour monter des gens contre quelqu’un et le mettre « hors-jeu ». On suscite donc des divisions entre croyants en détruisant l’œuvre de Dieu pour son intérêt personnel : avoir la maîtrise, régner coûte que coûte. Pour y parvenir, on sait user de divers moyens : tantôt l’emportement, tantôt la dispute, tantôt la flatterie, etc.

Par ailleurs, Jézabel se souvient de tout. Elle peut te reprocher des erreurs des années plus tard, juste pour t’affaiblir, te faire douter de l’œuvre du Saint-Esprit en toi qui te transforme ou de l’autorité que Dieu t’a confiée.

Bref, on l’aura compris, Jézabel ne sème pas l’amour autour d’elle, bien au contraire… elle détruit et fait le jeu de l’ennemi de Dieu, souvent à son insu. Jésus a dit :

Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire (Jean 10:10).

 10. Inconsciente?

Oui, il est nécessaire de relever que les Jézabel dans nos églises agissent souvent en tout aveuglement sur elles-mêmes. Aucune remise en question, étant donné leur ignorance sur elles-mêmes. Elles n’ont souvent même pas identifié qu’elles utilisaient le contrôle, la manipulation ou la domination comme mécanismes de survie.

11. Et moi? et toi?

Ainsi, à la fin de cette première partie, je t’invite à ne pas trop vite conclure que tu n’es pas concernée par l’esprit de Jézabel. Accepte une remise en question, et ce, d’autant plus si tes parents ont présenté des signes comportementaux décrits au début de ce message.

Si tu viens d’identifier une ou plusieurs dérives comportementales dans ta vie, c’est un bon début!

Je t’invite à écouter / lire

la seconde partie de ce message

qui se terminera

par une prière que tu peux faire tienne,

régulièrement

car tu viens d’entrer

dans un processus de restauration,

avec les bons soins

de ton divin Médecin.

Sois bénie sur ce chemin de guérison.

Voici la seconde partie (click):

https://viametanoia.ch/briser-l-emprise-de-jezabel-2/

Nicole